Poirot reprend (forcément) du service.
Et Branagh de nous livrer un travail remarquable bien qu'un peu insistant : des images éclatantes, des transitions souvent soignées, des choix judicieux de plans, une approche de chaque scènes les rendant théâtrales et shakespeariennes (on se rappelle alors les premières oeuvres de Kenneth), le tout allant comme un gant aux mystères vénitiens ; même s'il en fait un peu trop sur les effets, surtout optiques. Mais Branagh insuffle à son film un rythme et un style, ce qui devient bien trop rare dans les films Hollywoodiens actuels.
Dans cette nouvelle enquête, le très rationnel Hercule flirte avec le fantastique, mais pour mieux retomber sur les pattes d'une enquête classique : qui a tué la médium (et le fantôme) ?
Procédant par les étapes obligées du genre, le scénario avance sans relâche : écoute un à un des suspects en rang d'oignons avec, pour chacun, sa bonne raison de tuer la victime autant que son imparable alibi ; la découverte d'indices divers et variés, en toute discrétion, et puis un dénouement rudement bien ficelé et rebondissant.
Il y a un côté séduisant dans ce Mystère à Venise, renouvelant quelque peu le genre et relevant le style afin de magnifier au maximum le film.