Alain Ughetto raconte sa famille et se raconte : témoignage sur les travailleurs italiens de la fin du XIXième, du début du XXième siècle, sur leurs difficultés à trouver du travail et nourrir leur famille, sur les guerres d'alors, les maladies et les épidémies, les malheurs d'un peuple miséreux et, finalement, sur leur immigration.
Dans un format pour le moins original, mêlant habilement animation image par image, documentaire et la fiction, de même que les images parfaitement intégrées d'une espèce de making of, comme une preuve de ce témoignage précieux, Interdit aux chiens et aux italiens est une œuvre très belle à regarder, le résultat d'un travail phénoménal et d'une vraie vision artistique. Je lui reprocherai cependant de ne pas s'être assez attardé sur la dernière partie, en France, où le racisme envers les italiens a duré pendant plusieurs décennies et fait de très nombreuses victimes, ici passé un peu sous silence.
Le film nous présente la vie de nos ancêtres (en tous les cas, les miens...), il y a un siècle et nous remet à notre place, la place de notre bonheur dans une époque paisible, pacifiée, plus riche et heureuse ; même si la lutte pour conserver ces acquis et continuer à progresser fait toujours sens...
