Ça commence comme du théâtre de boulevard, classique, avant que... Yannick n'intervienne.
Le nouveau Dupieux est un huis clos avec un concept : un spectateur interrompt un spectacle pour donner son avis sur la pièce et exprimer à quel point il est mécontent. Et plus si affinités. Et Dupieux de disserter sur l'art de la scène, de manière percutante, et d'énoncer une fable sociale -l'art à la portée de tous ?- où Yannick joue sur plusieurs gammes (tour à tour étonnant, drôle, gênant, agaçant ; sur le fil constant de l'ambiguïté). Et avec certains personnages alentour. Yannick : où quand le spectateur s'empare de la scène, du texte, que le spectacle inonde la salle et se retourne contre les comédiens...
Les dialogues méritent à eux seuls un César, Dupieux laisse ses comédiens exploser, mais sans jamais devenir ennuyeux, et le scénario comble allègrement son heure de métrage.
Ineffable, unique, ubuesque mais plus abordable que le cinéma abscons, ou très personnel, des débuts de l'auteur. Improbablement magique : quand une folle originalité emporte follement notre adhésion en jouant avec nos sentiments.