On va se dire les choses les yeux dans les yeux : Medellin est le genre de film qui ne te convainc pas immédiatement, sans doute à cause son scénario aux apparences légères et à ses facilités dans la trame ; mais plus il avance et plus il nous séduit, fort de tout autres atouts.
Trépidant jusqu'aux éclats de rires francs, le film ne concède rien : ni à l'action, ni à la violence, et ose se lâcher dans le registre de l'humour décapant. Medellin a tout de l'actioner old fashioned qui respire l'amour du genre et la sincérité, et passe en revue les séquences symptomatiques du genre pour mieux leurs crier cet amour ; et la passion de Franck pour un certain S. Stallone.
F. Gastambide débusque les influences qui jalonnaient jusqu'alors toute sa carrière : de l'action motorisée de Taxi jusqu'en son premier job au cinéma (maître-chien) en passant par l'humour des Kaïras et le choix B. Bouhlel ("Validé"). C'est d'ailleurs et techniquement son meilleur taf derrière la caméra : du plaisir à filmer en veux-tu en voilà et un énorme clin d'œil à un certain cinéma d'action très marqué années 80, époque où l'Amérique du Sud était la chasse gardée des gros bras hollywoodiens. Sauf que nos gros bras de banlieue appartiennent à la bien plus intéressante catégorie des anti-héros et le scénario s'avère plus malin que nombre de B-movies du genre.
Porté également par un cinématographie étincellante et le personnage de Ramzy qui bouffe littéralement l'écran, on se plait à croire que la comédie d'action est peut-être l'avenir, voir le salut de la comédie française.
