Un jeune afro-américain de Chicago descend dans le Mississippi voir ses cousins. Mais un évènement, qui passerait totalement inaperçu chez un blanc, va le conduire au pire...
Emmett Till nous rappelle les mœurs honteuses et fangeuses du sud américain des années 50. Cependant le film n'est pas assez porté par son scénario : la première demi-heure devient lourde à force d'annoncer une dizaine de fois un drame que l'on connaît déjà (l'inquiétude insistante de la mère, ses multiples conseils, la fausse maladresse du fils...etc).
Bien que connaissant le sujet sur le bout des doigts Emmett Till parvient encore, et encore, à faire ressurgir cette colère incontrôlable qui nous ronge face à cette folie de racisme qui tient autant de la maladie mentale que de la peur irraisonnée et lâche de l'autre. Car il y a bien cette scène complètement insoutenable qui fait basculer le film, lui permet de continuer de réveiller les consciences et dénoncer cette haine intolérable, cette inhumanité méprisable, cette (in) justice indigne d'un pays considéré comme une démocratie. Emmett Till narre l 'histoire d'une mère qui veut judiciariser l'assassinat immonde, méprisable et tyrannique de son fils, transformer une situation tristement et inqualifiablement banale en jurisprudence. Même s'il compose aussitôt des refrains connus dans sa seconde moitié, le scénario décortique un racisme institutionnalisé jusqu'aux organes de justice d'une nation censée être aussi grande et moderne que les USA.
Impossible de passer à côté du travail impeccable effectué par le réalisateur ni de l'interprétation renversante (et boudé par les Oscar... shame on you !) de cette inconnue qu'est l'actrice Danielle Deadwyler. Et j'ajouterais que l'enveloppe musicale est particulièrement émouvante.
Imparfait dans ses grandes lignes mais certainement pas "encore" un film sur un crime raciste.