Mettre sur le même plan deux mondes que tout semble opposer
est une idée aussi excitante que casse-gueule au cinéma.
Mais ce serait sans compter sur l'adjonction de nombreux talents
qui tirent ce film vers le haut.
L'idée, tout d'abord : la présentation et la confrontation
de deux univers lyriques (oserais-je dire : générationnels
?) à chaque extrême du spectre "musical".
Ténor possède cette intelligence
de traiter la question par le prisme de la mélomanie
: car finalement, entre le rap et l'opéra, quelle réelle
et objective différence existe-t-il ? De simples variations
musicales, thématiques peut-être, unies, réunies
par une passion commune, celle de la musique, sans les frontières
absurdes que l'on place entre les genres.
Et puis il y a l'accueil visuel procuré par le film :
car nous y sommes convié par un travail photographique
digne de ce nom et le film jouit d'un véritable écrin,
d'un travail visuel impeccable.
Enfin, MB14 montre toute l'étendue de son immense talent
et M. Laroque change de registre et nous embarque dans un décor
absolument exceptionnel. Epaulés qu'ils sont par d'excellents
seconds rôles
Il existe dans Ténor ce parfait équilibre
entre l'humour et l'émotion, et un thème fort,
au-delà de celui de la musique : la vie n'est qu'un combat.
Avec les poings ou avec la voix. Dans la rue ou à l'école.
Dans les battles ou à l'opéra. Combats pour réussir,
pour être quelqu'un, combats pour s'affirmer, ou tout
simplement pour survivre.
C'est drôle, très, c'est étoffé et
surtout c'est frais. Et ça...