Le temps des vacances, le temps de la liberté, le temps
de l'insouciance.
Retirer la substantifique moelle de l'œuvre de Pagnol,
renouveler la magie du récit, celle éprouvé
par tout un chacun à sa douce lecture, et la rendre cinématographique.
Voici la mission de Barratier scénariste / réalisateur
devant ce monument de la littérature française,
premier livre de Pagnol que ma grand-mère m'offrit et
que je dévorais au cour d'un mois de juillet, dans une
maison louée en Haute-Loire...
Les thèmes éternels sont bel et bien là
: la religiosité Vs la laïcité, les citoyens
instruits Vs les modestes gens du terroir, l'amour infantile,
les rapports de classe, le féminisme, la famille, les
apparences trompeuses. Et cet amitié indestructible.
Verdict : c'est léger, ça chante, le verbe est
beau et bon et les acteurs sont dans leur rôle. Mais ce
Temps des secrets n'a que la couleur pour lui.
Le film est très découpé, entièrement
reposé sur son montage un peu raide, avec quelques élans
ça et là. Et il fait trop souvent de ses charmes
des tics surlignés inutilement. Le film survole beaucoup
trop ses sujets et, forcément, laissera quelques lecteurs
sur leur faim : j'ai eu personnellement du mal à entendre
le chant des cigales.
Reste une œuvre douce et nostalgique sur l'époque
bénie de l'enfance.