Simone Veil : son passé dans les camps de la mort, sa loi sur l'avortement.
Sans doute passe-t-on un peu vite sur les multiples détails de son combat pour les femmes et s'attache-t-on trop à un passé, certe explicitant ses combats, mais se perdant dans des détails redondants. Il est forcément utile de rappeler les arguments de ses adversaires à l'assemblée : mais le scénario ne va guère plus loin dans les explications et le film semble avoir tiré toutes les cartouches de ce livre de souvenirs durant ses 20 premières minutes. Bien sûr la maîtrise de Dahan est totale, le montage non chronologique permet de reconstituer le puzzle d'une vie, le discours féministe et pro-européen fait mouche, le scénario est sublimement porté par le regard d'E. Zylberstein et des autres formidables comédiens, mais le film enfonce beaucoup de portes ouvertes, dit et redit ce que nous savons déjà, avons déjà vu, ailleurs.
A travers toutes ses étapes d'une vie, loin de la renommée, avec ses joies et ses traumas, ses luttes et ses victoires, ses convictions et ses colères. Le poids du passé, la confiance en l'avenir. Le scénario est peut être un peu trop fourre-tout : ce sont pourtant les nombreux et divers engagements politiques et sociaux que l'on gardera en mémoire, ses engagements humains déterminés par une seule et unique ligne de conduite : préserver les droits de chaque être humain et ne plus tolérer les abominations faites sur autrui.
Simone arrive cependant à ce moment charnière de notre histoire où, aux USA, en Pologne ou encore en Italie, le droit à l'avortement se voit discuté, ailleurs en Europe, des partis anti-démocratiques prennent le pouvoir et font reculer les droits de chacun.