Envole-moi 2 ? Un jeune homme déconne
grave et va faire des travaux d'intérêt général
dans un EHPAD. Ce qui va le responsabiliser, lui permettre de
trouver des parents de substitution, lui qui est orphelin, et,
par la même occasion, il va en retour apporter beaucoup
aux pensionnaires. Sauf que Milan / Kev n'aime pas les vieux.
Pourtant, pour avoir fait ce job dans ma jeunesse, je ne partais
pas complètement perdant, mais ici les gags sont tièdes
et très, très consensuels, quand ils ne sont pas
carrément attendus, en tout les cas pas franchement inventifs.
Le scénario file tout droit, sans ménager l'ombre
d'une suprise, même s'il prend soin d'équiliber
la dramatisation du récit. Maison de retraite
s'adresse donc à un (bon) public, vieillissant et très
peu exigeant, cela reste une comédie mainstream et caricaturale
où l'émotionnel demeure léger (apanage
du couple Prévost / Villalonga et bien sûr de Nino)
tout comme le réflexif (la peur de la mort, à
peine évoquée, l'homosexualité) ; mais
le film conserve un beau message sur la transmission.
Le lien EHPAD / prison était un excellent ressort comique,
bien que vite abandonné et, derrière tout ça,
c'est plein d'arthrose ou de rhumatismes. Heureusement que le
scénario a l'idée formidable de pointer du doigt
les conditions des résidents dans les maisons de retraite,
la gestion entreprenariale et déshumanisée de
ces dernières, les lâches abus de faiblesse, anticipant
intelligemment un certain scandale, bien réel quant à
lui. A l'encontre de ceux "qui sont morts avant d'être
morts", les "fantômes de la société".
C'est pas désagréable mais on sent que le scénariste
appuie constamment sur le frein : car, finalement, la force
du film ne réside pas dans son humour.