Du Welz l'esthète : des images baignées de lumière
qui délavent les couleurs des paysages, les rendant inquiétants
et collant au sujet. Des plans, toujours très travaillés,
à tomber par terre (notamment les nocturnes).
Une mystérieuse jeune femme débarque dans la vie
d'une éditrice, de son écrivain de mari et de
leur fille. Le scénario se bâtit autour du rôle
de cette femme sans passé, éternellement triste,
cachant un secret (pas son jeu...) qui sera vite éventé.
Trop limpide dans ses intentions, le film se cherche longuement
et semble vouloir aller là où on l'attend, c'est
à dire sur le terrain de la jalousie toute écrite,
de la jeune fille perverse qui va faire basculer la tranquilité
familiale ; comme dans tout bons films de psychokiller des 90's
qui se respectent (je pense à La main sur le
berceau) et, plus récemment dans quelques films
américains ayant usé le sujet (Acrimony,
The perfect guy).
Et pendant ce temps Poelvoorde vous arrache le cœur ; sur
l'air obsédant et totalement génial de Vivaldi.
Une oeuvre sublime dont on attend sans doute trop.