Le choix de la liberté.
Passé le fait que l'on reste halluciné par de
telles pratiques envers nos semblables, surtout dans une société
autant empreint de religion, passé le fait que l'on est
tout acquis à la cause de ce film, il faut néanmoins
rester objectif : il s'agit d'une oeuvre cinématographique.
Passé le fait que le scénario s'appuie de tout
son poids sur un vieux procédé cinématographique
(le retour vers les siens), Emancipation décrit
l'esclavage comme le fit 12
years a slave, avec force de violence et de précisions,
mais n'est qu'une redite de ce que nous a déjà
proposé le cinéma américain. Et j'ai trouvé
Will Smith un rien cabotin.
Peut-être le film aurait-il trouvé un meilleur
équilibre en développant au-delà de quelques
minutes le parcours de cet homme noir au sein de l'armée
nordiste, à la recherche de sa famille, laissant la longue
chasse à l'homme en une seule et plus courte première
partie.
Le film manque d'âme, de quoi sublimer son histoire, en
faire autre chose qu'un simple "film de plus". Mais
ça reste une œuvre pour le devoir de mémoire,
afin que jamais plus pareille inhumanité ne traverse
l'esprit d'un homme, quel qu'il soit, et ne voit le jour, ici
ou ailleurs.
L'expérience de Fuqua garantit l'emballage, les couleurs
délavées correspondent parfaitement au propos
; c'est très agréable visuellement.