Colm est soudainement brouillé avec son ami Padraic
et refuse d'aller au pub avec lui : mais pourquoi donc ?
Une île irlandaise, apolitique, vivant au rythme des pintes
de bière et des chansons du cru, au beau milieu des vaches,
des ânes et des sorcières. En 1923.
Mon Dieu que ce Banshees of Inisherin est drôle
: car cette chronique de la ruralité irlandaise et de
l'isolement donne lieu à un film sans soleil mais empli
de chaleur, où chaque détail est typique et souriant,
mais tout aussi sec que la lande aride de ce pays. Où
le Banshee (créature mythologique irlandaise) est ici
personnifié par la vielle dame mais dont la présence
se ressent à chaque instant dans la vie de chacun des
personnages. L'ombre de la mort.
Et que Colin Farrell est à l'aise avec ce rôle
de gentil gars un rien simplet qui, peu à peu perd tout
/ tous ; et Brendan Gleeson dessine une conclusion sublime de
philosophie jusqu'au-boutiste et radicale, débouchant
sur une fable où la mort s'invite. La folie aussi. En
réalité Banshees of Inisherin
parle de guerre fraternelle, de celle qui sourd sur la "Grande
île" ; il raconte à sa façon le déchirement
de l'Irlande -en 1922- et la lutte entre frères irlandais.
Les Banshees d'inisherin est une œuvre
âpre, en apparence légère, qui se déguste
à la hauteur de son titre énigmatique. Magnifique.
Excentrique. Pittoresque..