1941. Mr Haffman a le malheur d'être juif durant la guerre
: afin de ne pas perdre son commerce de joaillier il le "vend"
à son ouvrier avant de partir pour la zone libre. Mais
tout ne se passe pas comme prévu.
Si le film est nerveux, brillamment emballé par le toujours
très convainquant F. Cavayé, si l'angle d'approche
d'un sujet énormément traité est original,
j'avoue avoir eu grand mal à appréhender le désespoir
de ces messieurs-dames... et trouver la pertinence de ce sous-sujet
dans cette période troublée et infâme. L'égoïsme
poussé à son paroxysme ? Le désir de possession
par-delà la raison ? Le scénario insiste, semblant
vouloir tourner essentiellement autour de ce triste désir
et nous perd quelque peu. Avant de se trouver d'autres raisons
d'être, finalement plus intenses et beaucoup plus perspicaces.
Adieu Mr Haffman évoque tout d'abord
le pillage des trésors juifs par les allemands autant
qu'une forme insidieuse de collaboration, une façon de
vendre son âme tout en se donnant bonne conscience. C'est
également -et essentiellement- une œuvre sur le
mensonge, le mensonge de convenance, ainsi que sur la folie
humaine, coincée au beau milieu de la raison et de l'amour,
celle qui n'est en rien l'apanage des "méchants".
Servi par un trio de comédiens, Adieu Mr Haffmann
est construit comme un thriller, très complet, moral,
mais dont la fin est suffisament téléphonée
pour en réduire malheureusement son impact émotionnel.