Hommage de Top gun à... Top gun. De Tom Cruise à
T. Cruise et de Jerry Bruckheimer à J. Bruckheimer. Dans
un film qui reprend l'esthétisme et les codes du cinoche
des douces années 80.
On aura donc droit à notre lot de punchlines, aux forcément
jolis couchés de soleil, à une belle palette de
filtres variés, quelques contre-jours marqués,
de la musique pop-rock (le générique est déjà
tout empreint de nostalgie) et des images impressionnantes,
avec quelques emblématiques, iconiques plans et autres
clins d'oeil.
Le scénario ne compte pourtant pas révolutionner
le cinéma, tout juste dépoussiérer le premier
film : on y retrouvera une mission assurément ultime,
les inévitables séquences d'instructions, d'entraînement
puis de combats, qui jouent à fond sur l'inversion des
rôles. Mais il est difficile, voir impossible, de ne pas
avouer que tout est bien trop téléphoné
pour se laisser surprendre, tout est déjà écrit
et le film semble faire uniquement ce que l'on attend de lui.
C'est bien beau la nostalgie, mais pour durer un film a besoin
d'un scénario qui dure, lui aussi ; ce n'était
à mon sens pas le cas de celui de Top gun.
Ici on reste au stade de la copie, luxueuse et quelque part
inversée, avec de belles notes d'émotion (l'apparition
de Kilmer est un choc...), cependant agrémentée
d'enjeux sans nul doute beaucoup plus puissants, complexes et
dramatiques, dans un film plus "ouvert" ; mais l'histoire
n'émerge pas comme grande et intemporelle, marquante
et singulière. Quant à la grande scène
de combat... s'il y avait eu des noix ou toute autre oléagineux
entre moi et le fauteuil du cinéma, j'aurais fait de
l'huile !! Le travail sur les effets, afin de rendre les séquences
aériennes explosives, fonctionnent à la perfection
sur notre rythme cardiaque.
Je ne crois toujours pas que Kosinski soit un immense réalisateur
mais il a fait ici un travail plus qu'honnête : et non
seulement le film s'en tire avec les honneurs, mais il surpasse
son modèle.