Le désormais spécialiste du biopic (Pablo Neruda,
Jackie Kennedy) s'attaque à un épisode de la vie
de Lady Di.
Usant de plans longs, sur une musique austère et ma foi
assez monotone, Spencer est une œuvre
qui épouse visuellement son sujet. Entre traditions des
plus étonnantes (la pesée à Noël)
et un monde ultra contrôlé, minuté et hors
du temps, on (re) découvre une Diana Spencer guère
à sa place dans ce contexte royal, mal à l'aise
voir extrêmement malheureuse dans l'enfer des convenances
et du maniérisme monarchique ; également torturée
par l'infidélité de son époux. Une Diana
tellement plus naturelle et simple.
Peut-être trop appliqué à nous narrer une
histoire connue, même de ceux qui ne s'y intéressent
pas (moi...), Spencer aurait mérité
d'être dynamité à la fois visuellement par
quelques fastes et scénaristiquement, quitte à
prendre plus de libertés où s'approprier le sujet
plus en avant. Parce qu'en réalité on s'ennuie
autant que Diana, et ce n'était sans doute pas le but
que de pousser le mimétisme à ce point... Le film
s'évertuant durant près de deux heures à
nous reprendre le même sujet, variant seulement au niveau
des symboles et des métaphores (la martyre Ann Boleyn,
le faisan qui n'est pas au bon endroit, les souvenirs d'une
enfance heureuse,...) : vivre sous le sceau royal est un aperçu
de l'Enfer.
Kristen Stewart se prête habillement au jeu de la princesse
à laquelle il n'a manqué que de l'amour et plus
de liberté ; l'essence même de la vie.