Hypocrisie cléricale et génie artistique ne font historiquement pas bon ménage. Surtout si ce génie est croyant, peignant pour le peuple et non pour les autorités religieuses, et l'église hautement intolérante, obsédée par la chasse aux soit-disant hérétiques.
Caravage est ainsi moins un biopic qu'un discours sur l'art et, surtout, sur l'essence du génie artistique : qu'attend-on d'un génie dans le domaine des Beaux Arts ? Qu'il crée ce qui plaît aux puissants ou qu'il soit libre de créer en son âme et conscience ? De même le scénario évoque la toute puissance d'une Eglise qui n'est, à une certaine époque, que puissance, censure et hypocrisie, et peine à reconnaître les différences d'interprétation de la foi.
Cependant l'enquête proposée par le film, si elle permet d'aborder originalement l'aspect biopic", tourne en rond, cette dernière ne servant qu'à évoquer le parcours du peintre, ses rencontres, ses femmes ; sa vie. Un peu artificiellement.
Le film s'approprie visuellement le regard du Caravage sur l'Italie du début du 17ème siècle à travers un travail pictural tout à fait époustouflant.