Des images crues pour évoquer la maladie, une fin de
vie dégradée et diminuée, ainsi que le
droit à mourir dignement et selon son bon vouloir.
Mais il est extrêmement rare que la "patte"
Ozon fasse son œuvre sur ce film traitant pourtant d'un
sujet essentiel et brûlant. Il manque une empreinte visuelle
forte, une mise en scène moins sobre, moins apathique,
afin de créer un contraste. On peine à s'identifier
à ces personnages pris dans cette tournente émotionnelle
car ils manquent trop souvent de développement (notamment
la soeur et la mère). De même certains choix scénaristiques
restent discutables : la lourde métaphore du sandwich,
les étapes hospitalières obligées et trop
attendues, un rajout malhabile (l'amant) ; et le film reste
chiche sur les flashbacks, pourtant essentiels pour -justement-
construire ses protagonistes.
Par contre Dussolier est phénoménal, Sophie Marceau
toute en justesse, et on ne pourra enlever au scénario
une puissante touche de réalisme qui nous impactera tous
à un niveau ou à un autre. Le sujet est bien épluché
mais j'avoue avoir eu du mal à ressentir l'émotion,
l'intensité nécessaire pour être impliqué
pleinement dans l'histoire. Même si Ozon joue intelligemment
sur une certaine ambiguïté, poussant notre morale
à ne pas forcément accepter cette décision
d'autant plus contestable et, sans doute, égoïste.
Et il manque assurément une réflexion religieuse,
humaniste ou sociologique sur ce type de pratique.