Il est des films, bardés de prix (j'en ai compté
pas moins de 30 !), qui ne m'emballent pas comme je l'aurai
tant espéré...
Revenge movie.
Les premières scènes semblent donner le ton :
un moment de drague, une femme seule et ronde comme une queue
de pelle, un dernier verre puis un moment de sexe envisageable,
du côté du mâle tout du moins. Profiteurs
: gare à vous !
Sexisme, harcèlement, drague insistante, viol : Promising
young woman dénonce le regard que porte nombre
d'hommes, mais également de femmes, sur la gente féminine,
les réduisant à de vulgaires objets sexuels, et
uniquement sexuée, n'hésitant pas à abuser
de leur victime en toute impunité morale et souvent judicaire.
La réalisatrice ochestre des confrontations dialoguées
sur mesure et surprend aisément pour un premier long
métrage. Musicalement soigné mais scénaristiquement
nonchalant, au ton relevé mais guère épicé,
si le scénario (oscarisé) déstabilise il
n'est que rarement parvenu à me happer. En fait on ne
sait trop sur quel pied danser : ni véritable comédie
caustique, ni pur thriller génant aux entournures, Promising
young woman reste beaucoup trop sage, bien trop vague,
souvent trop mou dans sa démonstration, pas toujours
bien fignolé, fragile même, ne délivrant
aucune espèce d'émotions et jamais assez de rage.
Un comble. Bien sûr on se rattrape sur la prestation de
Carey Mulligan, interprétant une femme profondément
traumatisée par un drame et grandement incapable d'aimer,
et même d'avancer dans sa vie professionnelle et personnelle.
Ce qui me gène également c'est le parti pris de
mettre l'alcool au centre des débats, ceux-ci s'en trouvant
quelque peu pervertis, toutes formes de drogues ne rendant pas
les victimes coupables -absolument pas !- mais les amenant à
faire des choix regrettables et inconscients qui ne servent
pas forcément le propos du film. Très peu de viols
sont commis alors que les victimes sont sous l'emprise de drogues,
ce qui rend le film moins universel qu'il aurait du. A mon humble
avis...
Je reste également très froid vis à vis
du final, qui aurait du arriver comme une délivrance...
En prenant le contre pied du genre, l'histoire se prend les
pieds dans le tapis et nous laisse comme un goût, non
pas d'inachevé, mais de mal achevé. Tiède