Lyon, année 1961.
Suite à une allocution du général De Gaulle,
un père très politisé -et partisan de l'OAS-
embarque son fils dans ses élucubrations, son délire
politico-complotiste et sa douce folie, jusqu'à déteindre
dangereusement sur lui.
B. Poelvoorde joue magnifiquement avec l'ambiguïté
de son personnage, paranoïaque à tendance gentillement
mythomane, sombrant peu à peu dans la folie, voir la
violence.
Profession du père est à la
fois un film sur le mensonge et les relations entre un fils
et son père, l'admiration aveugle d'un jeune garçon,
sa croyance naturelle envers son géniteur, ainsi que
les conséquences d'une éducation déviante,
défaillante. C'est également une oeuvre qui aborde
le thème de la violence : celles de la guerre -ses conséquences-
et les violences familiales.
Améris n'est peut-être pas un réalisateur
très expressif, cependant il construit une filmo sensée
et solide ; et il est toujours profitable de se plonger dans
ses oeuvres. C'est ainsi qu'il existe de vrais moments de grâce
dans ce film, une capacité rare à transformer
nos émotions, passant du rire aux larmes (ou presque).
Par ailleurs, aborder aujourd'hui ce que l'on peut considérer
comme une forme de complotisme, et démontrer l'air de
rien que, de par son traitement, il n'y aurait bien que des
enfants pour gober de telles couleuvres ; voilà qui joint
l'utile à l'agréable et me ravit...