Une maman divorcée et sa fille.
J. Delpy touche son cœur de cible : les frictions, le manque,
les suspicions, les accusations ; bref les petits drames inhérents
à la vie de deux parents séparés, en mauvais
termes, rythmée par celle de leur petite fille. Et puis
tout bascule, mettant ce couple "mort" face à
une réalité tellement plus grave que leur simple
existence.
Pourtant tout ceci nous est trop froidement raconté,
il manque à My Zoe une émotion
qui va au-delà du sujet, il lui manque un regard plus
cinématographique, celui auquel les flashbacks discrets
semblent parfois donner corps, en dehors de tout le réalisme
mis au service du scénario ; la réalité
de la culpabilité ressentie, celle de la recherche d'une
solution médicale,...etc.
Néanmoins My Zoe reste une oeuvre dure,
très dure, car ancrée dans le réel. Si
la réflexion autour du don d'organes y reste larvaire,
le film a le mérite de poser aux spectateurs une question
essentielle : jusqu'où iriez-vous pour votre enfant ?
Que seriez-vous prêt à entreprendre pour lui /
elle ? Il est vraiment dommage que la réponse y soit
complètement poussive, maladroite, déséquilibrée
et absolument pas dans le ton du film ; la dernière partie
est à mon sens trop condensée par rapport au reste
de l'histoire, les personnages trop esquissés.
My Zoe aurait sans doute mérité
de conserver le focus sur une certaine forme de réalisme.