Deux (futures) mères célibataires. En parallèle.
J'ai tout d'abord été surpris par un changement
majeur : Almodovar est méconnaissable derrière
la caméra : tellement posé, jamais significatif,
ou si peu, et finissant par nous ennuyer avec son format téléfilm.
Terrible.
De plus Madres paralelas semble débarquer
après la pluie : l'existence de mères célibataires,
leurs choix, leur destin croisé, n'a rien de bien palpitant
en 2021 ; surtout que le traitement du sujet est aussi plan-plan
que la mise en scène, froide et lente. Une adjonction
de scénettes, presque théâtrales, qui ne
délivrent aucune émotion. Seul le côté
politico-historique porte intelligemment le film à contre
courant, même en jouant les métaphores (déterrer
le passé afin de l'enterrer définitivement).
Un semblant de sursaut advient après 1 heure de métrage,
comme si le film osait, enfin, sortir de ses gonds : cependant
les gros sabots du scénario spoile le basculement du
film et celui-ci retombe illico dans ses travers, amoindrissant
les enjeux, devenant un drame poussif et faussement larmoyant,
bien aidé de la pompeuse musique. Avec une conclusion
toute écrite.
Madres paralelas ressemble plus à une
telenovelas qu'à un film de cinéma ; on lui trouvera
pour simple excuse son arrivée tardive, après
d'immenses films sur le sujet (avec pour chef d'oeuvre un film
japonais...). No spoiler.