Le film familial haut de gamme : la spécialité
de Gilles de Maistre ?
On notera tout d'abord le soin visuel tout particulier apporté
à l'ensemble. Depuis ce regard, à travers les
mouvements émancipés mais toujours extrêmement
précis de la caméra, jusqu'en ces images superbement
photographiées.
Et puis il y a un fond, jamais chiqué, toujours sincère.
Cet amour immodéré pour les animaux, ici transcendé
par ces doubles et improbables héros, avec des séquences
absolument renversantes. On tape ici et tour à tour sur
les chasseurs, puis sur les cirques, et derrière cette
amitié entre une jeune femme et des animaux sauvages,
ainsi que celle, proprement hallucinante, entre un loup et un
lion, on ne pourra que comprendre ce message de tolérance
envers et entre toutes les espèces vivants sur Terre,
par delà les barrières ; tolérance uniquement
nourri d'amour. Qui plus est -et sans doute très symboliquement-
les deux espèces animales du titre appartenant à
deux continents différents.
Le film, comme s'il ne fut pas assez complet, évoque
un thème également très cher au réalisateur
(et à son épouse !) : la liberté. Celle
des animaux à vivre décemment. Et la nôtre
: à rester nous-mêmes, n'importe où. Le
tout magnifié par les paysages sauvages et paradisiaques
de l'immense Canada.
Il y a enfin un dernier élément qui fait de ce
Loup et le lion une oeuvre à part,
élément plus rare, marque des grands artistes
: une atmosphère, un tout qui englobe le film d'une aura,
qui ne vous lâche pas.
Peut-être pourrait-on lui reprocher de ne pas toujours
prendre son temps, certaines scènes demeurant trop attendues
et quelques transitions moins heureuses. Histoire de lui trouver
quelques menus défauts...