Un homme achète une cave dans un immeuble pour y stocker
des affaires. Mais il va finir par y loger, au grand dam de
l'ancien propriétaire, puisque des doutes vont bientôt
apparaître quant à son passé trouble.
L'homme de la cave traite d'un sujet rare,
brûlant et d'actualité, emportant un couple dans
un engrenage légal terrifiant et oppressant, d'autant
plus qu'il reste encore bien ancré dans quelques esprits
politico-malveillants et aveugles ; ou tout simplement provocateurs
et surtout manipulateurs. Le révisionnisme.
Tous les personnages et les situations sont formidablement bien
dessinés dans ce scénario, rien n'est laissé
au hasard et on aborde une thématique finalement peu
étudié par le cinéma. Détaillé,
fin, intelligent, L'homme de la cave est un
travail de fond sur un cas d'école, une œuvre importante
sans doute mal vendue, et cependant essentielle. F. Cluzet renverse
une fois de plus la vapeur en campant un pur fasciste, immonde
à souhait mais d'une grande intelligence (ce qui dénote
face à notre extrême-droite et nos droites extrêmes...).
Un regard sur le passé et sur la question de l'antisémitisme,
et plus globalement du racisme, posant des questions essentielles,
interrogeant le spectateur sur le mode du thriller : le monstre
peut-il être encore humain ? L'éloquence verbale
peut-elle faire office de vérité pour certains
? Comment ces semeurs de haine distillent-ils un poison anti-historique
devenu "phénomène" social ? Les victimes
doivent-elles encaisser sans rien dire ? Jusqu'à quelle
limite ne se transforment-elles pas, elles-mêmes, en monstres
pour se défendre ?
De quoi discuter longtemps après le film avec ses enfants...