La vie (musicale et chantée) dans le quartier new yorkais
de Washington Heights. Celle de ses habitants : une communauté
d'immigrés latinos.
Les chansons sont entraînantes et vraiment bien écrites,
un doux mélange latino-rap, le scénario est empli
de numéros qui vous mettent des fourmis dans les jambes,
mais la mise en scène manque parfois d'inventivité,
de richesse, de passion, contrastant de trop avec des moments
beaucoup plus enlevés, relevés.
On pense bien évidemment au classique West side
story, avec les mêmes problématiques d'intégration,
de réussite, la pauvreté et les difficultés
pour s'en sortir, le racisme endémique. In the
heights filme les rêves et les espoirs, l'amour
de son quartier d'origine, reprenant tous les codes classiques
de la comédie musicale, en plus sociale, en moins naïve
puisque ces rêves auront du mal à se concrétiser
pour des raisons... techniques ; certains s'éteindront
littéralement... mais la plupart s'envoleront, même
si dans des directions inattendues..
Ce n'est pas une œuvre immense, il lui manque beaucoup
plus d'engagement, plus de hargne, moins de tiédeur plus
de surprises ; mais c'est un film plus que plaisant, sans véritable
fausses notes et qui ne manque pas de nous embarquer. Bénéficiant
d'une photo chaleureuse et de quelques moments magiques (la
danse sur la façade). La force du film et son originalité
profonde tiennent au fait que ses personnages, immigrés,
déracinés, sont à nouveau obligés
-ou pas- de quitter leur quartier pour se sortir de la pauvreté
et d'un destin tout tracé. Un double déracinement
en quelque sorte, où un tiraillement quant à savoir,
peut-être pas d'où l'on vient, mais où l'on
va, où construire son rêve, son futur. Le black-out
devient alors un signe du destin, symbole étonnant de
l'attachement à sa communauté, à ses racines
américaines.
(Et il y a une scène post-générique)