Sonia a décidé de faire une pause avec Adrien.
Ceci bouleversera sa vie.
Les tribulations d'un homme ordinaire, dans une vie ordinaire,
entouré qu'il est par des gens ordinaires ; et ses réflexions
intimes au quotidien. Jusqu'au jour où son futur beau-frère
lui demandera le fameux discours du titre.
Quasi one man show de Benjamin Lavernhe, Le discours
fait pensé à ces adaptations de pièces
de théâtre (bien qu'il soit adapaté d'un
roman...), genre à part entière qui souvent s'en
tire avec les honneurs, en tout cas possède le mérite
d'une certaine fraîcheur drolatique. On n'y hurle pas
forcément de rire mais ça sonne juste, très
juste même, c'est réfléchi et on y analyse
assez finement nos travers, nos habitudes, nos façons
d'être, de penser et de coexister avec les autres. Par
ailleurs le film monte réellement en puissance, les running
gags font leur boulot et le font bien, le rythme est pour le
moins soutenu : d'autant plus que le montage mélange
subtilement le temps qui passe et rend l'oeuvre encore plus
sympathique, fine et attrayante. Et drôle : puisque ce
sont là que lesdits running gags prennent toute leur
saveur.
Le format en aparté, en monologues intérieurs
qui stoppent littéralement le temps, en fantasmes lyriques
voir en dialogues avec lui-même, en d'improbables moments
de recul sur chaque situation procure à l'oeuvre l'originalité
dont la comédie française a le plus besoin ; et
ce format permet même à la réalisation de
s'envoler. Et tout cela sied parfaitement à cet acteur
hors normes, parfaitement épaulé par des partenaires
qui sont loin de démériter.