L'histoire du premier restaurant de France : voilà qui
avait de quoi me faire saliver.
Un officier de bouche frustré de ne voir son talent reconnu
par les bourgeois qu'il sert, incapables de louer son appétit
pour la création et la nouveauté, va transformer
un modeste relais de poste en un véritable restaurant.
Bonne chère & histoire, Délicieux
est une œuvre esthétiquement très soignée,
picturale et même délectable, les dialogues sont
léchés et le film va au-delà du plaisir
des yeux. Il respire la simplicité de l'existence, les
plaisirs accessibles, la beauté et l'art de la grande
cuisine. Par contre je n'ai pu me passionner pour l'histoire
comme je l'aurais souhaité, au-delà du côté
historique : peut-être que récit conserve de trop
ce cap exposé en préambule. Un combat pour l'honneur
perdu, des étapes à franchir, des freins, le tout
sur une trame sans doute trop linéaire ou qui aurait
gagné à être étoffée : ce
que les sursauts autour de Louise peine à compenser.
Il manque une double épaisseur au film.
Mais Délicieux reste une ode à
la bonne chère, à l'art de cuisiner et de manger,
à la gourmandise, à la finesse de la bouche et,
surtout, à la démocratisation des plaisirs gustatifs.