Un 1er plan fincherien et nous voilà plongé dans
l'ambiance ; et ne me dites pas que la photo du film ne vous
rappelle pas les œuvres du maestro. Elle est sublime.
Un spécialiste des crashes aéronautiques va devoir
élucider un accident aérien d'une ampleur rare.
Mais il est loin d'être au bout de ses surprises et d'autant
plus de la vérité...
Sur un sujet assez inhabituel venu rafraîchir notre bon
vieux cinéma français, Boîte noire
est traité avec une précision technique implacable
et par le biais d'une écriture scénaristique sans
faille (j'avais émis un doute sur la vraisemblance du
dernier accident, mais après quelques recherches...),
sachant transformer un "banal" accident en mystère,
l'épaississant en doublant l'intrigue première
dans une trame savamment nouée.
Pierre Niney y campe un personnage tout en retenu, renfermé
car frustré, trouble et au bord de la folie, personnage
qui contribue grandement à créer cette atmosphère
toute particulière. Le film s'appuie également
sur un extraordinaire travail sur la bande sonore, absolument
nécessaire, à la fois à la crédibilité
de l'oeuvre et à son climat.
Boîte noire est un polar tendu, aussi
haletant que passionnant ayant trouvé le format idéal
pour nous plonger corps et âme dans cette enquête
tentaculaire et totalement paranoïaque, formidablement
huilée, rebondissante à souhait et trouvant toujours
le juste équilibre, mettant à jour une affaire
surprenante et définitivement originale. Le scénario
est un sacré puzzle, qui ne se suit pas : il nous précède
sans cesse.
Et le film se permet accessoirement de mettre un coup de pied
dans la fourmilière du "c'est forcément la
faute aux m...". Accessoirement.