Il est gendarme, va se marier, et il est père d'une
adorable petite fille.
Albatros est une réflexion construite
autour du métier de gendarme -et mon paternel sait combien
je connais le sujet- à travers une palette très
large et réellement objective, retranscrivant cet équilibre
fragile entre un métier-passion, exigeant, et une vie
familiale. Le film pose surtout le délicat problème
de ce que l'on appelle trop communément une "bavure",
mais présentée cette fois du point de vue du gendarme,
non pas via celui des victimes éventuelles ou encore
de la presse ; avec le spectateur comme témoin. Les forces
de l'ordre étant sans doute encore trop souvent vues
automatiquement comme les "bourreaux" (ce qu'ils sont
parfois...), le film permettant de nuancer un propos simpliste,
voir extrêmiste, en tous les cas trop manichéen.
En tout état de cause, à travers cet exemple,
Albatros une oeuvre à hauteur d'homme,
centrée autour de quelqu'un qui essaie de se reconstruire
après un tragique accident
Pourquoi "Albatros" ? Parce que,
dans le film, il s'agit du nom d'une maquette de bateau : un
objet si puissant en apparence et pourtant si fragile face aux
éléments. D'ailleurs le parallèle effectué
à maintes reprises entre la vocation de marin et celle
de gendarme est on ne peut plus pertinente.
Dans une mise en image sobre, Albatros pose
un regard sur la société française via
ses nombreuses et complexes problématiques, notamment
"policières" et sociétales. Une oeuvre
touchante et rondement menée par Jérémie
Rénier.