Elle a deux vies, deux amants, des enfants qui ne se connaissent
pas, et elle jongle entre eux, entre la France et la Suisse.
Deux existences, deux mensonges qui n'ont pas vocation de se
croiser ; simplement se connaître de loin.
Madeleine Collins ce n'est ni La totale,
ni L'emploi du temps. En restant flou le film
perd en crédibilité dans sa première moitié
(Conjuguer deux vies pro ? Deux identités ? Avoir des
enfants de 2 hommes différents ?? Tout cela méritait
une clarification) ce qu'il va gagner en force, trop tardivement.
Cette première moitié manque également
de nous appâter avant l'explosion finale, toute en tension
: je pense que le spectateur avait besoin de ça pour
s'identifier. Avait besoin de quelque chose pour ne pas trop
réfléchir et le tenir pour acquis, pour y croire.
Bien évidemment l'intrigue parait somme toute claire
: quand et comment va-t'elle se faire démasquer ? Alors
que le cœur du scénario est plutôt de savoir
pourquoi elle agit comme cela, comment en est-elle arrivée
là ? Mais on garde cette impression que le film ne fait
qu'effleurer, trop longtemps en tout les cas, son passionnant
et abyssal sujet, le réduisant plus ou moins à
une oeuvre sur l'éternelle tromperie, poussée
un peu plus loin qu'à l'accoutumée, dans ses derniers
retranchements. Ce qu'il n'est évidemment pas dans le
fond.
Madeleine Collins est cependant un bon film,
joliment complexe et très fin, capable de délivrer
une immense puissance dramatique ; mais il reste sans doute
mal balancé.
Avec une Virginie Efira... interstellaire.