Benedetta entre au couvent.
Le film débute comme un témoignage historique,
traversé de miracles, enrobé dans un écrin
sublime d'imagerie religieuse très ancrée dans
leur époque.
Benedetta se veut être une réflexion
sur la force de la croyance, interrogeant la dévotion
et, par extension, l'action de la tentation : un peu à
l'image des intérieurs du couvent, maculés de
lumière, de flamboyance lumineuse, comme autant de supplices
; ou d'espoir. Torturée par un mal / le Mal, celui qui
éloigne de Dieu, Benedetta interroge de façon
à la fois provocante et terriblement gratuite sur la
religiosité, refusant d'aller au fond d'une quelconque
introspection, d'une analyse plus précise, si ce n'est
celle de questionner la foi véritable : passion ou folie
? Mais le film reste, pour le coup, sagement en surface.
Et que ces visions religieuses sont grossières, les provocations
faciles et quelque peu arriérées (l'abus de nudité
censé choquer les grenouilles de bénitiers...
de l'époque ?), usant de moult artifices afin de nourrir
son récit, effectuant le choix d'une symbolique foncièrement
religio-sexuelle, n'hésitant pas à franchir de
plein pied la frontière du ridicule (le gode...).
Verhoeven n'est pas connu, reconnu et apprécié
pour sa sobriété : Benedetta
procède du même principe, privilégiant une
histoire de sexe à une histoire avant tout amoureuse,
qui aurait sans nul doute eu plus d'impact psychologique. Le
résultat est forcément très grossier, pas
assez sensible, le scénario ne va finalement pas bien
plus loin qu'un film d'exploitation sur des nonnes, comme on
en voyait fleurir dans les années 70. Finalement c'est
le côté historique qui permet de raccrocher les
wagons de notre intérêt.
Il y avait pourtant matière à creuser le sujet
au-delà des apparences...