Un jeune papa -mais de l'âge d'un grand papa- est plongé
dans un monde de modernité : montre intelligente, drone,
co-working, job 3.0, uberisation à outrance et anglicismes
à tout va. Et tout ça pour le bien-être
de petites étoiles évaluatives.
Les 2 Alfred nous propose un regard critique
et piquant sur notre monde "hyper", où il faut
être toujours dans la tendance, où le modernisme
forcé nous use et, surtout, nous déshumanise (excellente
S. Kimberlain dans ce rôle). Les 2 Alfred
pointe les dérives d'une société... à
la dérive, qui se googlise, où l'emploi se fragilise
sous couvert de mutation. Et justement, les "2 Alfred"
du titre semblent alors être le dernier rempart contre
ce modernisme outrancier.
Podalydes se fond à son personnage, dépassé
mais optimiste, innocent mais tentant de nager dans le courant.
Toujours avec une énorme tendresse.
Drôle mais ne cherchant jamais à forcer le rire,
à être poussif pour générer une hilarité
fausse, à être "in", le tout via des
personnages que l'auteur se plaît à croquer, les
couvrant d'amour et de dialogues drolatiques et fins. Avec toujours
ce petit brin de poésie inimitable.
Dommage que la réalisation ne soit pas, mais alors vraiment
pas folle. Vraiment dommage.