On part sur une bande son saturée, des scènes
qui défilent sur un rythme haletant, un déluge
de son et de couleurs délavées pour décrire
la vie d'un bijoutier qui reçoit une opale juive éthiopienne.
Uncut gems.
S'ensuit un prêt qui tourne mal ; forcément. Et
justement : l'intrigue s'étiole, le tourbillon finit
par nous étourdir, le propos se dilue, le film se tortille
pour finalement ne pas nous proposer grand chose ; tout en restant
focaliser sur son personnage qui occupe chaque scène,
quasiment chaque plan. Une course à l'opale qui peine
pourtant à nous concerner faute d'un plus grand enjeu.
Une course à la richesse, pourtant, complètement
folle et à la morale implacable.
Et de toutes façons le film est loin d'être dénué
d'intérêt : principalement grâce à
Adam Sandler, métamorphosé, physiquement et dans
son jeu, portant l'histoire et nous offrant un sacré
numéro d'acteur, avec un flow de paroles ahurissant.
Il compose un personnage détestable sur tous les plans,
loser amoral et émérite, mauvais père et
mauvais mari, petite frappe à la bêtise crasse,
petite bourgeois rongé par un rêve de richesse
illusoire.
Deux réalisateurs que j'estimais "prometteurs"
-et qui le sont- bien que ce dernier ne soit cependant pas aussi
bon que leur Good Time.