Voyage en CCCP.
Un jeune journaliste, après avoir interviewé A.
Hitler avant la guerre, ambitionne de faire de même avec
Staline et part pour la prometteuse et séduisante Russie.
Véritable plongée dans le monde soviétique,
où tous les extrêmes se côtoient, L'ombre
de Staline est une étude approfondi du communisme
et de la société russe des années 30, la
découverte d'un système trompeur et odieux ; la
découverte avec horreur d'une réalité que
le régime tente de cacher par tous les moyens.
Ce qui est étrange dans ce film c'est de ne pas "découvrir"
ce que le héros découvre : société
surveillée, régime policé affamant le peuple,
le laissant mourir de froid, divisant celui-ci en nouvelles
classes, éliminant méthodiquement toute opposition...etc.
Et du coup l'intérêt en pâtit grandement
: on connaît notre Histoire et l'horreur de celle-ci,
et il ne suffit pas de l'avoir de visu pour cocher toutes les
cases du duo gagnant de ce genre de film : surprendre / apprendre.
D'ailleurs le scénario se perd, se répète
dans sa dernière partie dostoievskiste (?). Cela reste
un témoignage, tardif, avec un angle d'approche journalistique
intéressant ; un beau témoignage où la
métaphore avec le chef-d'oeuvre d'Orwell ("La ferme
des animaux", relu il y a quelques semaines) prend tout
son sens.
Le film est cependant garant d'une mise en image d'une grande
vivacité, visuellement extraordianire, pleine d'effets,
de recherche. Sa photo brune-grise, quand elle ne passe pas
le cap d'un faux noir et blanc, ne manquera pas de nous séduire.
Enveloppant.