C'est le casting de légendes qui commence par nous séduire
(le dernier film de Peter Fonda...). Puis l'originalité
du sujet nous intrigue.
Intéressant, le film empreinte un format classique, sous
la forme d'une enquête en flashbacks dont on peine à
voir le but véritable, si ce n'est la recherche un peu
linéaire de preuves héroïques et les raisons
profondes pour lesquelles un héros de guerre n'a pas
eu la médaille d'honneur. En parallèle les scènes
de guerre nous submergent difficilement, faute d'éclairer
sous un jour nouveau des séquences, des thématiques,
vues et revues, et dans leur forme et dans leur fond ; on sent
aisément que T. Robinson n'est ni Stone, ni Coppola,
ni De Palma.
On peine à voir le véritable intéret du
sujet, si ce n'est un Nième témoignage sur le
Vietnam. Puis le twist de mi-parcours, véritable fond
de l'histoire, s'il n'est pas novateur (voir L'échelle
de Jacob, même si les causes en sont différentes)
vient enfin nous éclairer, secondé par une autre
révélation essentielle, véritable justification
à l'oeuvre. Derrière son classicisme formel, c'est
finalement une vérité "à découvrir"
que le héros de l'histoire recherche... et trouve sans
le vouloir. Au rythme du spectateur
The last full measures conserve une force émotive,
un décryptage de la dimension héroïque d'un
homme plutôt bien réfléchi, un rappel des
conséquences désastreuses des traumatismes de
guerre (là encore, rien de neuf dans le traitement) et
de certaines exactions américaines proprement honteuses.
Le film se conclut sur une magnifique scène, riche et
intelligente.