J'aborde cette séance de cinéma avec pour objectif
le plaisir de retrouver la seule émission TV dont j'ai
vu intégralement tous les épisodes, ainsi que
son fabuleux animateur qui sait si bien nous redonner confiance
en l'espèce humaine ; quoique cette fois il va oser regarder
le côté obscur de son projet, et par la même
de l'homme, en se demandant ce qu'il adviendrait si l'un de
ses tournages se déroulait mal (on se souvient de l'épisode
colombien où il a du couper court)
Sur la base d'un found footage le film se lance et dans un premier
temps on constate combien il est intéressant de voir
l'envers du décor de cette émision, de rentrer
dans l'intimité du tournage et de celle du personnage.
Et puis ce J'irai mourir... trouve le bon
équilibre : entre les séquences de tournage et
celles de montage, formant par ailleurs un beau suspens par
le biais de cette enquête on l'on apprend à décortiquer,
faire parler les images, avançant pas à pas jusqu'au
dénouement. En soit c'est une excellente idée
pour faire évoluer, rebondir le concept de base. Et puis
visuellement j'avais peur de ces images en caméra à
l'épaule souvent nauséeuses : mais le réalisateur
sait parfaitement alterner les moments plus posés afin
de préserver notre confort de visionnage.
Antoine en profite même pour nous interroger sur la notion
de fiction ; même si certaines séquences sentent
fortement le préfabriqué : la messe noire (justifié,
il est vrai) et la scène intime qui rappelle un moment
antologique lors d'un tournage en Afrique... De même ce
faux maire qui ose un franglais assez cocasse ("I am the
maire" !)...
J'irai mourir... est un docu fiction de bonne
facture, jusqu'en son clin d'oeil de fin de générique,
qu'il vaut mieux par ailleurs avoir vu afin que s'éclaire
l'intrigue : et que la leçon sus-nommée sur l'analyse
des images soit intégrée !!
Dommage que certaines scènes, idées, parfois réussies,
semblent venir combler les trous inutilement (le stagiaire ou
la love story).