L'extrême pauvreté dans les milieux populaires
: où comment s'en sortir coûte que coûte
lorsqu'on est femme. Quand il ne reste que son corps à
vendre...
Difficile de ne pas sombrer dans le scabreux avec un tel sujet
: et le film n'évitera aucun écueil.
Car, même si ce n'était pas le coeur du scénario,
je trouve dommage que l'on ne m'explique pas ce qui pousse ces
immondes mâles à contribuer salement à cette
horreur, dommage que je ne comprenne toujours pas que l'on puisse
payer pour celà... Coucher avec des femmes qui font l'amour
à la chaîne comme d'autres remplissent des cartons.
En réalité Filles de joie reste
extrêmement superficiel, abordant son sujet sans ne jamais
aller plus loin que ce dont on attendait de lui. Le film explore
ce statut nauséabond, décrivant sans âme
le quotidien innommable de ces femmes qui semblent pourtant
bien le vivre ou, en tous les cas, dont ça ne semble
pas être toujours une nécessité vitale.
Plus que d'étudier la paupérisation d'une population,
se contentant de décrire pondéreusement et avec
condescendance la vie abjecte de ses mères de famille
; on ne parle jamais de dignité avec ce film.
J'en retiendrais cette pauvre fa fille qui refuse des métiers
dit "ingrats" pour faire la pute (et qui s'achète
de la schnouf...) en espérant une vie de rêve :
le syndrome Pretty woman ? Oui : mais cette fausse naïveté
est vite insupportable. Ou cette mère de famille qui
paraît avoir une vie posée et dont on ne comprendra
jamais ce choix scabreux.
La caméra est le témoin trop silencieux d'un spectacle
immorale.