Une jeune fille de 19 ans est assignée à résidence
en attendant son procès pour meurtre.
Difficile de plonger dans ce film tant la mise en image parait
figée : des plans fixes et informels, une caméra
qui suit servilement ses personnages, des scènes filmées
sans logique aucune, un espace très mal utilisé
(il suffit d'analyser les jeux de regard et la grammaire cinématographique
trop rohmerienne à mon goût), une photo impersonnelle
et fade. Ensuite ce sont les relations entre les personnages
qui me laissent froid : des parents en retrait constant, à
la fois face à l'horreur et face aux pratiques sexuelles
de leur très jeune fille issue de cette génération
Youporn. Aucune émotions ne transpire des seuls témoignages.
L'une des affiches du film annonce : "Et si c'était
votre fille ?" ; et bien, justement, on sent que ce ne
pourrait jamais être notre enfant... Le film refuse d'enfoncer
une porte qu'il a entrouverte et de discuter sur un sujet pourtant
foisonnant et passionnant : la justice est-elle morale ?
C'est peu dire que je ne suis pas emballé du tout, mais
alors pas du tout car, sans évoquer le procès
à proprement dit et son issue, le film manque sincèrement
de jugement et d'une opinion ; d'un point de vue. La
fille au bracelet est un docu-fiction dont je peine
à voir l'intérêt si ce n'est de répondre
trop facilement au classique : est-elle coupable ? Les doutes
placés en travers de notre attention ne sont pas suffisants
pour nous embarquer.
Deux bons points cependant : Rodshdy Zem est impeccable et la
musique assez grandiose.