Et si c'était un film pour se remémorer que les 
                  attentats ne sont pas apparus dans les années 2000, pas 
                  plus qu'ils ne sont l'apanage d'un groupe en particulier ? Et 
                  si c'était un tout autre film : mais pas forcément 
                  celui que j'espérais.
                  L'un des point forts du script saute immédiatement aux 
                  yeux : les journalistes des temps modernes y sont présentés 
                  comme des mange-merde sans déontologie, prêt à 
                  tout pour un papier bien juteux et surtout rentable. Incultes, 
                  ils ne semblent chercher plus rien qui ne ressemble à 
                  la vérité. Et même si le retournement de 
                  chemise de la-dite journaleuse personnifiée est un peu 
                  artificiel, il permet de prendre du recul et de ne pas faire 
                  de ce personnage une généralité malvenue. 
                  Malhabile mais bien vu.
                  Et pour tout dire, puisqu'on en vient à parler des points 
                  forts, j'ai bien peur que ce ne soit encore qu'un scénario 
                  d'intentions, tant il se trouve être plus balourd que 
                  son héros. Car entre le portrait du gentil, honnête 
                  citoyen moyen qu'est Richard Jewell, les personnages secondaires, 
                  quelques micros événements que l'on met en bonne 
                  place, bien visibles, au chaud pour la suite, et l'enquête 
                  qui file droit, il n'y a guère de place pour notre attention, 
                  pour palier au manque de matière et de suspens, au-delà 
                  de la découverte d'une affaire méconnue de ce 
                  côté de l'Atlantique. L'histoire restera très 
                  mollassonne, résonnant comme un cri du coeur envers les 
                  innocents (qui possèdent pour beaucoup des armes à 
                  feu, c'est bien connu...), les préjugés à 
                  propos de ces coupables tout trouvés ; Eastwood prenant 
                  à nouveau partie des petites gens, de l'américain 
                  moyen, ni riche, ni beau, ni coupable. 
                  Mais ce ne sont au final que de gros sabots, énormes 
                  et bruyants, amplifiés par une réalisation pépère, 
                  à quelques plans près. On est très loin 
                  des grandes œuvres du maestro, même si l'acteur principal 
                  s'en tire haut la main.