Je vous parle d'un temps que les moins de 50 ans ne peuvent
pas connaître...
La bonne épouse parle surtout d'un
sujet symptomatique de la condition des femmes d'avant 1968
: les écoles ménagères. Destinées
à éduquer les jeunes filles pour en faire de futures
femmes-épouses, ménagères parfaites, cuisinières,
servantes sans âme, esclaves de leur famille et, accessoirement,
esclaves sexuelles de leurs propres époux. Chaque scène
apporte de l'eau au moulin d'une démonstration éloquente,
évoquant des sujets tels que l'obéissance, le
maniérisme et la bonne tenue inspirée de la classe
bourgeoisie. Le film se veut un témoin du changement
des mœurs de cette époque clé.
Dommage que les promesses ne soient pas toutes tenues : Le scénario
ayant du mal à courir sur la longueur, un peu comme si
tout avait été dit dans la première partie.
Il évite alors assez mal la caricature (lesbianisme,
problème d'argent, love story, tromperie, drame attendu
et nombre de personnages trop effacés ou caricaturaux),
de même que la problématique adolescente, thème
central de l'oeuvre, est bien trop vite parcourue au profit
des histoires d'adultes ; notamment cette love story cinquantenaire
aussi peu engageante qu'utile à la progression de la
trame.
La bonne épouse nous rappelle cependant
le chemin parcouru en un demi siècle ; et ce qu'il reste
à faire. Dans une société qui a tendance
à vouloir faire marche arrière, ce n'est peut-être
pas un loisir.
Notons un casting de premier ordre. Et une fin... n'est pas
J. Demy qui veut...