Une vendeuse en vêtements voit sa vie basculer quand
son premier livre devient un immense succès ; succès
qui la dépasse autant que son entourage. Le cinéma
s'interroge sur la célébrité et la réussite.
Sur la jalousie inhérente à cette situation. Et
sur le bonheur, finalement.
Le bonheur des uns est donc un film léger,
fortement dialogué et parfois drôle, qui demeure
cependant un peu coincé avec son principe de départ,
ses personnages en ligne droite, et qui traîne la patte
dans une trop longue première partie où son scénario
à double entrée file trop souvent là où
on l'attend. L'écrivaine et le mari dubitatif d'un côté,
le couple d'artistes du dimanche de l'autre. Des couples de
cinoche, pimpants mais manquant d'authenticité pour nous
happer.
C'est en pointant du doigt la jalousie et l'aigreur engendrées
par cette situation nouvelle et exceptionnelle que le film semble
s'emballer alors que le processus de fabrication, façonnement,
succès du livre, et ses conséquences premières,
s'étirent inutilement.
La dichotomie des couples n'est que la représentation
de la dichotomie du film : le scénario disserte sur les
petits ennuis de la célébrité et ses conséquences
sur l'entourage, sans pour autant dépasser un discours
de façade. C'est assez diffus, un rien facile, et pourtant
ça devient passionnément concentré sur
la fin, jusqu'en sa belle conclusion sur l'origine du bonheur
(à savoir : faire ce qui nous procure du plaisir sans
regarder si l'herbe est plus verte ailleurs).
Avec de tels acteurs, où chacun apporte sa personnalité,
son humour et sa sensibilité au personnage, difficile
cependant de résister au plaisir. Finalement le personnage
interprété par F. Damiens est le plus touchant,
drôle et savoureux. B. Béjo est émouvante
en femme simple, dépassée par les évènements
; tout simplement attendrissante. Floresti parfaitement agaçante