Je pourrais résumer les intensions attribuées
à Balle perdue avec cette métaphore
culinaire : Guillaume (scénariste et réalisateur)
possédait les bons ingrédients d'un actioner /
film policier réussi, il a eu le culot d'utiliser sa
propre recette afin de sublimer son travail.
Non content de s'appuyer sur un pitch fort (un voleur et mécano
hors pair bossant pour la police doit retrouver une voiture
qui le disculpera d'un meurtre), Balle perdue
se permet de rebondir savamment et de donner de l'épaisseur
à ses personnages malgré un format très
court (1h30) ; il suffit de voir comment évolue les diverses
relations entre chacun d'entre eux pour comprendre le travail
effectué. Et mine de rien ça change beaucoup de
choses quant à l'appréciation de l'oeuvre. De
plus, en multipliant les idées scénaristiques
qui, à l'écran, ont le mérite de parfaitement
fonctionner, on se retrouve au volant d'un scénario qui
va vite, très vite, depuis son impressionnante première
séquence jusqu'au 10 minutes de poursuite finale, au
gré de moments de pure jouissance cinématographique
d'une redoutable efficacité.
Un film complet, carré, percutant et parfaitement dosé
et équilibré, pour un plaisir qui n'est absolument
jamais coupable. Mention spéciale aux cascadeurs qui
parviennent à faire monter constamment notre adrénaline
et, surtout, nous surprendre avec des séquences que l'on
semblait pourtant avoir déjà vu (la voiture bélier,
le 4x4 stoppé net dans sa course...). Alban Lenoir vient
de gagner ses galons de "Nouveau Bebel".