Voir un film de F. Du Welz c'est toujours entreprendre un voyage.
Un adolescent que la souffrance insupporte rencontre une jeune
fille de son âge dans un institut, de là naît
une histoire d'amour presque infantile, naïve et à
part, où se mélange sentiments et folie (l'adoration
du titre). Filmés au plus près, ce sont deux caractères
opposés qui se confrontent : le garçon posé
et doux, attaché à la vie, et la fille instable
et dangereuse pour elle-même et les autres, aux tendances
morbides. D'ailleurs je serais curieux de savoir pour quelle
raison le film est constamment filmé en caméra
à l'épaule ? Comme si le caractère de la
jeune fille l'emportait sur tout...
Adoration évoque l'innocence même
lorsque le drame n'est pas très loin, explore l'idée
de la confiance en la personne que l'on aime, démontre
sans aucun doute que les opposés s'attirent et que l'amour
naît parfois là où l'attend le moins. Notons
le guest prestigieux de Poolvoerde : mais il ne parvient pas
à damer le pion aux deux formidables jeunes acteurs.
Empreint d'une poésie et d'une grande sensibilité,
l'auteur renoue avec un cinéma plus personnel, celui
qui m'avait fait plonger dans ses premiers films.