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Adieu les cons
Budget = 10,3 M€
BOX OFFICE France = 2 556 / 111 587 - 600 000 - 2 003 000 entrées
BOX OFFICE USA = - M$
BOX OFFICE Monde = - M$
 

Il y a d'emblée un hommage à T. Jones et l'assurance de voir Terry Gilliam au générique : avec Adieu les cons on sait parfaitement où l'on met les pieds, Dupontel rendant hommage à ses héros de toujours.
L'auteur n'a pas son pareil pour nous happer dès les toutes premières images : sa réalisation est chirurgicale, ingénieuse et signifiante ; on y retrouve autant la mise en image fougueusement intelligente de Bernie que la poésie baroque de Au revoir là-haut, ou encore la nervosité de 9 mois ferme.
La photo rougeoyante et presque tape-à-l'oeil nous convainc surtout d'une chose : ce sera une nouvelle oeuvre sanguine mais à la sensibilité à fleur de peau. A commencer par son lot de caractères qui possèdent à eux seuls tout un univers de sensations, tantôt fous, tantôt bouleversants, et une histoire qui fait la part belle à ce fabuleux hasard, comme s'il était une forme de poésie dans notre triste quotidien.
Pourtant le sarcistique Dupontel n'est pas en reste et il en profite pour tirer à boulets rouges sur notre société viciée et désintellectualisée (les cons du titre), sur ses horribles travers dont l'égoïsme et la misère sont les figures de prou : une critique dans les règles, depuis la pollution insidieuse ("Mourir d'un excès de permanente") jusqu'au drame des enfants nés sous X, en passant par le jeunisme hideux et aberrant, l'urbanisation galopante, les violences policières, le sacro-saint internet (sans tomber dans la facilité) et même les psychologues (M. Villermoz est à mourir de rire) !
Adieu les cons s'avère être une oeuvre hilarante sur la déshumanisation de notre monde, et derrière cet humour surgit toujours une larme que vous ne saurez retenir. Et la solution à ce mal-être moderne parait être absolument radical : il ne peut y avoir que l'amour. Ou la mort... Adieu les cons restera le St Graal du film désenchanté, portant cependant ses espoirs sur nos jeunes générations. Et tout cela merveilleusement souligné par une guitare sèche.
Et on parle des acteurs ? Je donnerai illico le César du meilleur second rôle à J. Berroyer, émouvant à souhait. N. Marié interprète le pendant Monty pythonesque du film, V. Efira sera symboliquement le personnage tragique et poignant de ce drame ; et A. Dupontel s'offre le rôle du protagoniste lucide, du clown triste coincé dans l'engrenage de la vie.
Je ne peux achever cette courte analyse sans mentionner la réponse apoliticienne de l'auteur au problème de l'intégration... et je vous laisse la découvrir : la plus belle puntchline du métrage.

La critique des internautes
 

 

NOTE : - / 20

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