Bonnie & Clyde. Le récit d'un contrôle de
police abusif qui tourne mal. Très mal.
Car les citoyens contrôlés sont noirs de peau,
en fuite, et qu'ils vont s'enfoncer dans une illégalité
pas loin d'être relative. Le récit de leurs diverses
rencontres débouchant sur une réflexion autour
des bavures policières, des problèmes raciaux
aux USA : le doute, la peur, les préjugés qui
accompagnent au quotidien des quidams dont les droits semblent
encore et illégitimement remis en question. Par ailleurs
cette cavale met en avant un phénomène social
intéressant et peu explicité au cinéma,
celui d'un "peuple" qui se sert les coudes, solidaire
face à une adversité toujours aussi présente,
que l'on pourrait même qualifiée de régressive.
Queen et Slim vont passer de la simple légitime défense
à la fuite, au kidnapping aggravé et au vol. Dommage
que le scénario soit fébrile, étant loin
de sonner toujours juste, les fuyards semblant plus être
en balade que poursuivis par toutes les polices du pays ; la
démonstration peut paraître un peu maladroite puisque
l'histoire ressemble à tant d'autres que l'on nous a
déjà raconté -même si dans un contexte
différent. Et pourtant, mon Dieu que cette fin est belle
dans sa puissance symbolique !
Imparfait mais touchant, Queen & Slim
l'est parce qu'il adopte totalement le point de vue des fugitifs,
il est entièrement vu à travers leurs yeux : ce
n'est que peu à peu que la police fait son apparition
dans leur champ de vision.
On notera la naissance palpable d'un magnifique couple de cinéma,
restant le point fort du film, ainsi que la vision de très
belles choses derrière la caméra.