Il était une fois... Hollywood. Vous avez intérêt
à connaître vos classiques pour aborder sereinement
ce film car les références sont ici des plus subtiles
; depuis le nom d'actrices oubliées jusqu'au clin d'oeil
de Welles à W. Shakespeare...
Faire une œuvre sur un immense scénariste et lui
rendre hommage (il est souvent resté dans l'ombre de
son frère...), autour de celui qui est considéré
comme le plus grand film de l'histoire du cinéma, avec
en ligne de mire la liberté artistique absolue...
Servi par une cinématographie toute en nuances (la lumière
provient de l'extérieur), enrobé d'un format "scénario"
et d'un montage savamment non chronologique (reprenant la narration
de Citizen Kane),
conservant nostalgiquement les marqueurs de changement de bobines
et voyant stars et films traverser l'écran, les tournages
frénétiques et, surtout, un beau personnage assisté
par de très beaux dialogues. Mank expose
par tous les moyens sont amour du 7ème art en levant
le voile sur l'envers du décor. Une page du grand livre
d'histoire du cinéma se tourne devant nos yeux, même
si le scénario s'épanche quelque peu : il pourrait
effectivement paraître trop diffus avec ses considérations
politico-sociales, mais elles sont à mettre en lien avec
le sujet et le traitement de Citizen
Kane.
De plus la crise des années 30 résonne d'une certaine
façon avec celle d'aujourd'hui : son l'impact sur l'industrie
du rêve, la réflexion sur la puissance dangereuse
des images et un cri d'alerte à l'encontre des extrémismes
politiques.