Le retour de Mimi Leder après 19 ans de purgatoire télévisuel.
On the basis of sex (titre tellement plus proche
de l'esprit du film) raconte l'histoire d'une avocate qui cherche
à réussir, à se faire une place dans un
monde masculin, dans l'Amérique des années 50
; mais qui échoue, plusieurs années avant de prendre
sa revanche légale. Ou l'évolution à travers
les années 50 à 70 de la cause des femmes en Amérique,
de leur place dans la société, de leur combat
pour leur égalité en droit avec les hommes. Et
c'est plus précisément le récit du combat
de Ruth B. Ginsberg pour faire évoluer cette loi phallocentrique,
en s'appuyant sur une espèce de faille législatif
qui allait prendre les tout puissants mâles à leur
propre piège. Pour mémoire et pour offrir une
jurisprudence historique aux USA.
Il s'agit, dans sa première moitié, d'un biopic
tout ce qu'il y a de plus classique, une histoire intéressante
mais ronronnante à force de poser des bases un peu lourdes,
à cause d'une héroïne qui ne nous séduit
pas immédiatement, au gré d'un scénario
rouillé, qui peine à nous impliquer. De même
les histoires parallèles ne bénéficient
pas d'un traitement à la hauteur (le mari, la fille,
l'avocat...) qui permettrait d'épaissir les personnages
secondaires.
Heureusement que le film gagne en intérêt au fur
et à mesure qu'il avance, et c'est d'autant plus dommage
qu'il existe ce déséquilibre, car le scénario
est très clair sur son sujet, donne lieu à de
belles jouxtes verbales, parfois pointilleuses, et Mimi Leder
se débrouille parfaitement derrière la caméra.
Un beau et intelligent plaidoyer pour la cause féminine.