L'ombre de la mort et de la justice, ou la contrepartie de
la richesse mafieuse.
Ce Traître, s'il bénéficie
d'une mise en image soignée, quoiqu'un un peu carrée,
ne prend pas le temps de s'intéresser plus en avant à
ses personnages (secondaires), et on ne parvient pas à
s'y attacher, à plonger dans un récit très,
très morcellé. Même les cauchemars -qui
disparaissent sans raison, d'ailleurs- ne sont guère
convaincants.
L'oeuvre aurait pu trouver un créneau original dans le
genre, tournant le dos aux "Parrains" et pouvant prétendre
à être un véritable documentaire sur Cosa
Nostra ; surtout en soulevant un pan entier du problème
: le repentir. Mais il conviendra de se poser les bonnes questions
à la vue du résultat : apprend-t-on réellement
grand chose de cette procédure, de ce procès,
de la vie de cet ex-mafieux, si ce n'est l'importance historique
de sa trahison ?? Tous ces aspects, aussi bien traités
soient-ils, n'ont rien de savoureux, le procès est finalement
assez pauvre et on se perd en considérations, même
lors de la description post-repenti en Amérique. Car
il y avait de quoi dire à ce propos, on aurait du ressentir
la peur qui était la sienne, celle d'un homme qui ose
tourner le dos à la mafia la plus puissante d'Europe.
Sincèrement je m'y suis ennuyé, la faute à
un film qui n'apporte pas d'eau au moulin de ma curiosité,
de ma réflexion, et il m'a donc été impossible
de me projeter, de m'intéresser à ces faits mafieux
qui ne surprendront personne. Le film reste froid, tellement
moins engageant qu'un Donnie Brasko ou, évidemment,
de la saga du Parrain ; et je crois que seules
les images de l'attentat, immersives et parfaitement réalisées,
resteront gravées longtemps dans nos mémoires.
Pas ma came, si je puis dire.