Queens serait un navet intersidéral
s'il se déroulait dans l'espace : mais non, il est très
terre à terre. Enfin...
J'aborde ce film de la même manière que j'avais
regardé la saga Magic
Mike : y voyant, a priori, un monde dégradant,
répugnant, amoral, où le corps humain n'est qu'une
banale marchandise, un produit de consommation qui se monnaie,
chantre d'une espèce d'esclavage sexuel moderne. Alors
comment ce film allait-il aborder ce sujet à l'heure
de #metoo, me demandais-je ? Et bien en fait... il n'en a rien
à f***** du hashtag !
Queens se refuse catégoriqiuement à
raconter quoique ce soit de censé sur ces femmes qui
ferment les yeux sur leur vertu et le respect de leur corps
; il se borne à n'être qu'un simple et ignoble
étalage de chair humaine suffisamment racoleur pour attirer
les spectateurs américains en salles (2/3 des entrées
ont été enregistrées là-bas...),
au travers d'un scénario à la gloire du dieu dollar,
de l'argent facile et sale dépensé sans conscience...
Qui plus est c'est bourré jusqu'à la gueule de
clichés de toutes sortes : les femmes ne s'intéressant
qu'aux fringues et au fric... et je ne parle pas d'un scénario
trop prévisible jusqu'au moindre détail et d'un
final faussement larmoyant et pseudo-moralisateur.
Il suffit de voir combien les actrices principales ne se mettront
jamais en danger pour comprendre l'hypocrisie du propos : pas
l'ombre d'un regard critique (les liens mère-filles par
exemple) ne plane sur l'histoire et il y a quelque chose d'artificielle
dans cette intrigue ajoutée pour dénicher quelque
chose d'illégale sur lequel taper... et faire semblant
de venger ces femmes de la gente masculine. Ça reste
dégradant et soumis à la loi d'une société
mercantile et dépérissante : il suffit de voir
comment on ose énoncer une théorie économique
selon laquelle, en période de crise grave, les plus riches
non plus assez d'argent pour se payer des putes ! Sic !
Hypocrite : le film féminin de l'air Trump ! Difficile
de tomber plus bas