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Parasite
Budget = 11,8 M$
BOX OFFICE France = 3 531 / 54 931 - 377 000 - 1 914 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,4 / 53,4 M$
BOX OFFICE Monde = 270,2 M$
 
(Petits spoilers dans la description de certaines scènes, importantes pour comprendre les allégories du film)


Voici une œuvre au scénario des plus habiles, entre comédie sociale et thriller, optant pour un discours brillant sur la Corée du Sud et, sans doute et par extension, sur les pays riches et industrialisés. Sa réussite tient dans son équilibre impeccable, son scénario très fluide magnifié par un auteur parfaitement inspiré derrière la caméra.
Ce film est l'histoire d'un basculement inexorable, centré autour d'une arnaque grandeur nature, dans un un monde qui, pourtant, se refuse à changer. Ses héros sont en fait des anti-héros qui picorent ce qu'ils peuvent sur le dos d'une société qui ne veut pas d'eux : ils représentent les parasites des plus riches. Depuis l'art de la démerde, plutôt réussi, jusqu'en ce grain de sable où la pauvreté se verra confrontée à une autre pauvreté ; jusqu'à l'éclatement final et pas très loin d'être horrifique.
Impossible de passer à côté de cette réalisation nuancée et d'une profondeur intense, d'une finesse sans faille : en témoigne les subtils zooms avant lors des scènes dialoguées, ou les points de vue variés que nous offre une caméra presque indécente. Elle fera de ce quasi huit-clos une oeuvre symbolique à bien des niveaux : la maison n'étant qu'une image, une métaphore constante de la société coréenne où les plus démunis luttent pour survivre, à leur niveau, quitte à devenir des hors-la-loi. Les nantis sont les propriétaires des richesses, au sommet de la pyramide sociétale ; les nécessiteux sont à leur services, restant pour le moins en bas (dans tous les sens du terme...) de cet échafaudage anthropologique. D'ailleurs plusieurs séquences vont formidablement symboliser cette bi-polarité sociale : celle où les parasites vont se retrouver sous la table, les riches sur le canapé, semble vouloir traiter de cette thématique avec un humour pour le moins corrosif. Celle où l'inondation ne nuit qu'aux indigents, l'eau ne faisant que descendre vers les quartiers pauvres, au bas de la ville, et détruire le peu que ceux-ci possèdent. De même l'ascension finale et faussement réussie ne sera qu'une double illusion : l'ascension de la colline permettra enfin de surplomber la maison et ses riches habitants. Le rêve d'ascension sociale ne sera que le symbole ultime d'un film absolument pessimiste sur un monde sclérosé et impassible.
Parasite dénonce avec virulence, violence, une société terriblement horizontale : il ne s'en tient pas uniquement et basiquement à la critique des travers de nos nouveaux bourgeois issus d'une société au capitalisme extrême ; leur monde lisse, propre, sans maux apparents, à la mode, artistique par obligation et prétention -mais tellement froid et cruel. L'une des scènes finales, lorsque le film bascule, est hautement symbolique et presque chocante quant à l'importance que prend cette "odeur de la pauvreté".
Oeuvre parfaitement réfléchie et à l'esthétique soignée : là aussi, il existe de somptueuses nuances de couleurs et de textures, souvent très significatives. A l'image d'un film qui couvre toutes les gammes d'émotions, celles de ces personnages hauts en couleurs, tous parfaits dans leur rôle respectif.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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