Je ne regretterai qu'une chose à l'issue de ce film
: ce n'est pas le meilleur de son auteur...
Cela tient à peu de choses : une ou deux scènes
qui ne m'ont pas paru pertinentes (notamment celle de l'hommage,
par la maison d'édition, à Henri Pick, que je
trouve assez redondante) et, je l'avoue bien bas, une révélation
finale qui ne m'a pas complètement scotché, perçant
simplement au grand jour l'une des théories de J-M. Rouche.
R. Bézançon s'est à mon sens trop effacé
devant le monstre Luchini (le traitement de ce héros
dans les dialogues est assez neutre), sa réalisation
aurait mérité d'être plus pétillante
: à l'image de ce plan somptueux, en forme jeu de miroir
/ mise en abîme, dans le bar.
Mais Le mystère henri Pick reste une
oeuvre attachante : à la fois grâce à sa
rapidité d'écriture, qui nous permet d'être
emporté par cet ouragan littéraire, mais également
grâce à cette idée de départ absolument
foudroyante d'originalité. Le film avance vite, le film
avance bien, se suit avec grand plaisir et imagine un sentier
passionnant vers un genre peu emprunté : le polar littéraire.
Luchini y trouve -et c'est un doux euphémisme- un rôle
taillé à sa mesure et des dialogues qu'il parait
savourer sans commune mesure ; l'humour y est précieux
et apporte cette touche de fraîcheur. Une fois de plus
les personnages y sont délicieusement travaillés
et leurs diverses interactions s'en trouvent bien plus prenantes.
Au final c'est une réflexion sur la littérature,
l'écriture et le talent ; un hommage aux écrivains
de tous poil. Absolument tous les écrivains.